Samedi 24 avril 2004

On a de la chance : le temps est magnifique pour cette journée de préparation du bateau sur le terre-plein du port du Crouesty. L’Askidion 4 est sur ber depuis trois semaines pour la réparation d’une fissure réapparue cet hiver mais datant d’une collision survenue avec l’ancien propriétaire. Tout l’équipage de l’Obélix Trophy est sur le pont car il y a du pain sur la planche ; les principaux travaux prévus aujourd’hui sont le nettoyage de la coque et la pose des autocollants, mais également diverses améliorations ou réparations. En fin de journée, mission accomplie : l’Askidion 4 est devenu pour une saison DCN Esprit d’Entreprises.

Mercredi 28 avril 2004

En début d’après-midi, nous appareillons du Crouesty pour le convoyage aller jusqu’à Bénodet où va avoir lieu l’Obélix Trophy. L’équipage est réduit pour cette navigation : Hervé, Bruno, Christian, notre barde accompagné de sa fidèle guitare, et Nico. Pas de chance, le vent est de Nord-Ouest et nous l’avons pile dans le nez. Nous tirons donc des bords jusqu’à l’ïle de Groix, puis nous finissons au moteur car le vent est tombé et il est déjà tard. C’est de nuit, vers 23 heures, que nous arrivons à l’embouchure de l’Odet et que nous nous amarrons à couple d’un des nombreux bateaux déjà sur place.

Jeudi 29 avril 2004

Le reste de l’équipage arrive par la route en fin de matinée. Tout le monde s’installe dans le chalet que nous avons retenu au camping du port de plaisance et le bateau est mis en configuration course : les voiles de convoyage et tout le superflu qui était encore à bord sont débarqués. L’après-midi, après avoir retiré les instructions de course à la chaîne d’inscription, nous en prenons connaissance et analysons les différents parcours côtiers possibles.

Vendredi 30 avril 2004

Pour cette première journée de course, le temps est plutôt gris et le vent de secteur nord-est force 5 à 6. Notre zone de départ se situe à proximité de la bouée de la Voleuse, c’est-à-dire à l’extérieur de la baie de Bénodet, entre la côte et l’archipel des Glénan. Le départ de la première manche est donné peu après midi. C’est un parcours rectangulaire, sorte de banane avec bouées de dégagement sous le vent et au vent, pour lequel deux tours sont à effectuer.

A la fin du premier bord de portant, premières émotions fortes : nous nous retrouvons bâbord amures sous spi, coincés entre un concurrent également sous spi, mais tribord amures, donc prioritaire, et un autre bâbord amures. Nous parvenons à éviter la collision, mais notre tangon vient s’appuyer sur le pataras du bateau sur notre bâbord : heureusement, la sangle sur laquelle le hale-bas de tangon est fixé fait office de fusible et casse sous l’effort, laissant ainsi remonter le tangon et évitant sa rupture.

Grâce à la réparation effectuée par Eric, nous poursuivons la course sans autre problème. Nous franchissons la ligne d’arrivée à 13h47, ce qui nous vaut la 12ème place sur 18 inscrits dans notre catégorie, dite IRC4. La deuxième manche est également un parcours rectangulaire, le même que pour la première manche puisque le vent est toujours orienté au nord-est.

Le départ est donné vers 14h30 et les deux tours sont bouclés à 16h07, mais au final le résultat est moins bon : 17 èmes sur les 18 inscrits en IRC4. Alors que nous pensions rentrer au port à l’issue de cette seconde manche, le pavillon L arboré par le bateau comité nous signale qu’il faut se tenir prêt pour un nouveau départ ! Effectivement, une troisième manche va avoir lieu, sous la forme d’un parcours côtier : il s’agit d’aller virer la bouée de Linuen, à l’ouest de la baie de Concarneau, puis de revenir vers celle de la Voleuse et de rentrer sur Bénodet, l’arrivée étant jugée juste à l’embouchure de l’Odet. Cette fois, le soleil fait son apparition et après de multiples croisements à la bouée de Linuen, entre ceux qui terminent leur bord de près et ceux qui repartent sous spi, le retour sous spi est superbe. Le résultat l’est moins, malgré un premier bord de près prometteur : à nouveau 17èmes sur 18. Avec trois manches pour la première journée, l’Obélix 2004 démarre fort et c’est un peu fatigués que nous allons nous détendre au Bistrobélix sous le chapiteau installé sur le parking du port de Penfoul à Bénodet.

Samedi 1er mai 2004

Ce matin, le départ est une heure plus tôt que hier. Le temps est aussi gris que la veille et le vent orienté au NNE de force 5 à 6.

Pour la quatrième manche, à nouveau un parcours rectangulaire, nous prenons un bon départ, mais de nombreux autres concurrents ont franchi la ligne de départ avant le coup de canon, ce qui vaut un rappel général à toute la flotte des IRC3 et 4, soit une quarantaine de bateaux. Le deuxième départ se fait sous pavillon noir, et est donc un peu plus calme puisqu’en cas de franchissement de la ligne trop tôt, c’est la disqualification pour les fautifs. Au final, nous nous classons 15èmes en temps compensé. Après un rapide casse-croûte sur zone, le bateau comité annonce un nouveau parcours rectangulaire pour la cinquième manche. A la fin du deuxième tour, le vent tombe brusquement et nous passons laborieusement les bouées sous le vent sous génois et grand voile, après avoir affalé le spi un peu trop tôt.

Soudain,alors que nous sommes sur le dernier bord de près avant l’arrivée, nous nous retrouvons génois à contre sans avoir changé de cap : c’est la bascule annoncée par la pétole qui a précédé, le vent passe au sud-est et c’est complètement débridés que nous fonçons vers la ligne d’arrivée. Nous nous classons 16èmes sur cette manche.

Les organisateurs annoncent une dernière manche pour cette journée, sous forme d’un parcours côtier, puis d’un autre après changement de l’orientation du vent, puis devant ses hésitations, décide d’en rester là pour aujourd’hui. A l’annonce à la VHF « Bistrobélix, tout le monde rentre à la maison ! », toute la flotte met le cap sur Bénodet. Pour notre part, nous ne sommes finalement pas mécontents d’avoir une soirée à terre un peu plus longue qu’hier, d’autant que nous avons prévu des grillades au camping.

Dimanche 2 mai 2004

De plus en plus tôt ! Ce matin, émargement à 7h30 et départ de la 6ème manche vers 10 h. Encore un parcours rectangulaire, vent de sud-est force 4 à 5, avec pour la première fois depuis le début, une journée ensoleillée. Nous effectuons un parcours plutôt réussi, mais cela se gâte à l’approche de la ligne d’arrivée : alors que nous arrivons dessus bâbord amures, un autre bateau, bâbord amures lui aussi, vire et se retrouve donc tribord, et nous lui devons la priorité. Nous virons nous aussi, mais nous retrouvons coincés entre lui et la bouée d’arrivée, dont le bout se prend dans la quille. Ayant touché la bouée, nous ne sommes pas considérés comme ayant franchi la ligne, et il faut refaire le tour par l’extérieur pour la repasser, ce qui nous prend un peu de temps car nous n’avançons pas et sommes toujours coincés par le bout. Pendant ce temps, ceux qui étaient derrière nous déboulent sur la ligne et lorsque nous la passons, nous avons perdu plusieurs places : 15èmes sur 17. Pour rentrer au port, les organisateurs proposent un parcours côtier qui constitue la septième et dernière manche de cet Obélix Trophy 2004. Compte-tenu de la faiblesse du vent, le parcours est raccourci à la bouée Basse Bilien, à l’ouest de la baie de Bénodet, et nous franchissons la ligne vers 14 h. Le vent a tourné au sud en deuxième partie du parcours, et notre option sud s’est révélée mauvaise puisque nous nous retrouvons vent arrière sur la fin, ce qui est très défavorable du point de vue vitesse. 15 èmes en temps compensé.

Au classement général de l’Obélix Trophy 2004, DCN Esprit d’Entreprises termine à la 16ème place sur 18 inscrits dans la catégorie IRC4, et 17 participants effectifs.

Lundi 3 mai 2004

Le convoyage retour vers le Crouesty se fait à trois : Christian, Carole et Nico. Journée agréable, durant laquelle nous croisons le trimaran Banque Populaire qui nous passe deux cents mètres devant l’étrave sur une seule coque, puis la frégate FLS1, avant de faire route commune avec un banc de dauphins à l’ouest de l’île de Groix. Entre Groix et Le Crouesty, notre vitesse oscille entre 8 et 10 nœuds. Toujours sous le soleil, nous entrons au Crouesty en début de soirée.